Le plus important dans un roman, ce sont les personnages. Ce
sont eux qui font l’histoire. Ils doivent être crédibles et on doit pouvoir s’identifier
à eux. Ils doivent sembler réels, vivants aux lecteurs.
Lorsqu’on écrit, on
prévoit ce que vont faire les personnages, mais il arrive qu’en cours d’écriture,
ceux-ci acquièrent leur indépendance et ils nous entraînent parfois dans des
situations imprévues. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes au moment de la
relecture.
Dans le roman à 4 mains auquel je participe, les deux
personnages principaux sont 2 femmes. Une jeune fille et une femme un peu plus
mûre. Elles ont en commun la passion de la cuisine…
Mais, je ne vais pas vous raconter l’histoire. Je vous direz
simplement que, très vite, ce sont elles qui ont écrit l’histoire et bien
entendu, elles n’ont pas choisi le scénario prévu. Résultat, la phase de
relecture est complexe. De ce fait, ce roman qui avait été écrit dans un délai
tout à fait correct (76 jours), se traîne maintenant lamentablement dans sa
phase de relecture.
La prochaine fois, il nous faudra, dès le départ, inculquer
un minimum de discipline aux personnages et ne pas leur laisser faire tout ce
qu’ils veulent, sinon on ne s’en sortira pas !
Mais voyons plutôt ce que dit
Elisabeth George au sujet des personnages dans son livre
Mes secrets d’écrivain :
« Si vous ne comprenez pas qu’un roman n’est pas fait
que d’idées, qu’il s’agit avant tout de personnages, vous ne pourrez pas
insuffler de la vie même dans la plus fulgurante, la plus inspirée des
histoires.
Le souvenir qu’on retire de la lecture d’un bon roman tourne
principalement autour des personnages. C’est que les événements – dans la vie
réelle comme dans la fiction – prennent plus de sens à partir du moment où on
en connaît les protagonistes. Mettez des visages sur une catastrophe et vous
toucherez plus profondément les gens ; il se peut même que vous les poussiez
à entreprendre des actes qu’ils n’auraient que vaguement envisagés sans cela.
Munich en 1972, l’Achille Lauro, le
vol 103 de la Pan Am, Oklahoma City, le 11 septembre… Quand ces tragédies
deviennent humaines par le truchement de ceux qui les ont vraiment vécues, ou
qui sont morts dans la catastrophe, elles se gravent de façon indélébile dans
la conscience collective. Un événement commence par une information, et puis on
se demande presque aussitôt : Qui ?
[…]
A partir du moment où on l’a commencé, si on continue à lire
un roman, c’est en grande partie parce qu’on s’intéresse aux acteurs du drame
qui se déroule sur ces pages imprimées, encore faut-il qu’ils deviennent réels pour
nous. Un événement ne peut, à lui seul, faire une histoire. Même pas une série
événements. Seuls les protagonistes de ces événements, et les événements qui
les affectent, peuvent y parvenir. »
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